GRAVURE ORIGINALE
FRED DEUX – CÉCILE REIMS
Épreuve d’artiste
Signée au crayon papier
Avec un envoi (Fred et Cécile). Il s’agit de Fred Deux et de Cécile Reims
• Dimensions du papier : 32 cm x 19 cm
• Dimensions de l’œuvre (prises en limite de cuvette) :10,5 cm x 19 cm
Y est jointe une lettre autographe de Cécile Reims Deux en date du 12 décembre 2000 à La Châtre.
Thèmes : art du 20èmesiècle, gravure
État : bel état, voir les photographies, me solliciter au besoin
Cécile Reims, née Tsila Remz le 19 octobre 1927 à Paris et morte le 18 juillet 2020 à La Châtre (Indre), est une buriniste française d'origine lituanienne.
Tsila Remz, orpheline de mère, est élevée par ses grands-parents maternels dans une famille juive dans le village de Kibartai en Lituanie.
Elle arrive en France en 1933. La rafle du Vel d'Hiv disperse et anéantit sa famille. Clandestine, elle s'engage dans l'Organisation juive de combat en 1943.
En 1946, apprenant que son oncle a été gazé dès son arrivée à Auschwitz et que sa famille restée en Lituanie a été massacrée, elle s’engage dans l’armée clandestine juive et gagne la Palestine. Une grave atteinte de tuberculose la contraint à un retour en France pour y être soignée.
À Paris, elle devient l'élève assidue de Joseph Hecht (1891-1951) : elle trouve dans la pratique de la gravure au burin une ascèse et un mode d'expression. Lors de l'année 1950 paraît le recueil Psaumes.
En 1951, la rencontre avec Fred Deux lui ouvre un nouvel horizon : le dépassement de la réalité. L’art devient, dès lors, le fondement de leur route commune. Cette même année, elle publie la série Visages d'Espagne.
En 1956, la fragilité de leur santé pulmonaire incite Fred et Cécile à quitter Paris et à s'installer dans une ancienne ferme, isolée dans la montagne, à Corcelles puis à Lacoux (Ain), à proximité du plateau sanatorial d'Hauteville.
Aux gravures d'interprétation figuratives et aux sujets très réalistes du tout début succède un œuvre qui reflète une vision du monde anthropomorphique, où la condition humaine se confond avec celle de l'animal dans une nature minérale et mélancolique (Les Métamorphoses, Bestiaire de la mort en 1957-1958 et Cosmogonies, ensemble gravé en 1959 et publié en 2002).
Elle renonce momentanément à la gravure et s'intéresse au tissage et à l'écriture : L'Épure est éditée en 1962 chez René Julliard.
En 1966, le hasard lui fait croiser Georges Visat, l’éditeur de Hans Bellmer et des surréalistes. Visat est à la recherche d’un buriniste capable de graver des dessins de l’artiste sans trahir sa subtilité et sa sensibilité. Elle se lance dans la gravure d'interprétation et, entre 1967 et 1975, grave au burin et à la pointe sèche près de 250 dessins. De cette période elle dira : « J'étais un "passeur" auquel il appartenait de donner à la gravure l'acuité, l'intensité de l'original, et qui n'était présent que dans l'acte de s'effacer.» Avec Bellmer, elle collabore notamment aux illustrations du Marquis de Sade, en retravaillant avec lui les gravures publiées dans Petit traité de morale (1968).
Après la mort, en 1975, de Hans Bellmer, Cécile Reims revient à une gravure personnelle, alternant avec les gravures d’interprétation des œuvres de Fred Deux, de Léonor Fini et d'autres artistes, puis exclusivement de Fred Deux. Les estampes sont généralement éditées en livres et recueils : Kaddisch en 1982 d'après Fred Deux, Histoires naturelles, L'Exil des roches, L'Herbier charnel, L'Élan vital, Loin du temps, La Grande Muraille, Anatomies végétales.
« L'œuvre de Fred Deux, quand j'y suis entrée, et pas seulement par le regard, m'a fait aller plus loin, plus profondément dans cette réalité irréelle que je pressentais et qui, à présent, à la fois double et infirme ce que mes yeux perçoivent. »
En 1985, Fred Deux et Cécile Reims s'installent à La Châtre, en Berry.
En 1991,elle propose son « interprétation » des vingt-trois lettres de l'alphabet de Maître E. S..
À partir de 2012, Cécile Reims arrête la gravure et s'occupe de son compagnon malade. Le 17janvier 2013, Cécile Reims a reçu des mains de la ministre de la Culture et de la Communication, l'insigne de chevalier de l'ordre de la Légion d'honneur.
Elle gravaa u 20ème siècle 14 cartes de Tarot au burin à partir des Tarots de Mantegna. Les plaques ont été données par l'artiste à la Chalcographie du Louvre afin qu'elles soient imprimées par l'atelier d'impression taille-douce de la Rmn-Grand Palais et commercialisées à un prix abordable par tous. Au total, elle fait don de cent dix-huit plaques gravées au musée.
Les œuvres de Cécile Reims sont visibles au musée de l'Hospice Saint-Roch d'Issoudun, à la Bibliothèque nationale de France de Paris, au musée Jenisch de Vevey. Un bel ensemble est également conservé au Musée d'art et d'histoire du judaïsme de Paris.
Alfred Jean Lucien Deux, dit Fred Deux, né le 1er juillet 1924 à Boulogne-Billancourt et mort le 9 septembre 2015 à La Châtre est un dessinateur et — sous le nom de plume Jean Douassot pour ses premières publications — un écrivain français.
Dans la solitude de l’atelier et dans un temps non linéaire, se consacrant tout ensemble au dessin, à l’écriture et à la parole (enregistrée sur magnétophone),il a construit — par ces trois moyens inséparables — une œuvre entièrement vouée à l’introspection, par nature éloignée des courants esthétiques de l’époque. Le cycle autobiographique publié sous le pseudonyme de Jean Douassot— La Gana (1958), Sens inverse (1963), La Perruque (1969), publiés par Maurice Nadeau, et Nœud coulant (1971), publié par Éric Losfeld — lui a conquis un cercle de lecteurs fervents. De Gris (1978) à Entrée de secours (Le temps qu’il fait, 2007), il poursuivit ensuite sous son nom, comme dans son œuvre graphique, la publication de livres où, dépassant «l’autobiographie lardée de rêves», il nous montre des voies possibles pour conjurer la réalité et sortir de soi-même.