STAËL
Du trait à la couleur
Un ouvrage richement illustré, où la fille de l’artiste nous livre un texte à la fois poétique et personnel enrichi de lettres et d’écrits du peintre, et nous permet de redécouvrir l’ensemble de l’œuvre de Nicolas de Staël.
Texte de Anne de Staël - Éditions de l’Imprimerie Nationale
Année 2001 – couverture cartonnée toilée couleur sous jaquette illustrée et emboitage assorti à la jaquette – pages de garde couleur – tranchefile – signet – format 28x32 –336 pages – illustrations en noir et en couleurs, in et hors-texte
Thèmes : arts, monographie, peinture
État : bon état, marques sur l’emboitage, propre et solide.
Les petites taches noires sur les photographies sont dues à un défaut sur l’objectif de l’appareil photographique
Particularités : Prix André Malraux 2001 du livre d’art – lourd (près de 4kg hors emballage)
Présentation
Dans ce livre, Anne de Staël, fille aînée du peintre, rassemble ses souvenirs d’enfant augmentés d’une réflexion originale sur le rapport du dessin au tableau.
Les moments de vie évoqués étaient toujours mêlés à l’urgence et à l’intensité de l’expression picturale. Il ne s’agit donc pas ici d’une analyse d’historienne de l’art, mais du regard d’une enfant qui a grandi auprès de cette peinture et qui, devenue adulte, a cherché à dénouer le mystère de la création dont elle a été en partie témoin.
Jusqu’ici, le lien entre le trait du dessin – encre de Chine, fusain, mine de plomb – et la densité de la couleur n’avait jamais été aussi clairement établi.
Dans une langue toujours poétique, l’auteur a voulu montrer comment le travail du dessin dans l’œuvre de Nicolas de Staël sous-tend la couleur. Le peintre est en effet l’un des plus grands coloristes de la peinture du XXe siècle, et nous découvrons ici l’importance de son travail de dessinateur. L’entrelacement des noirs et des blancs a aussi permis d’exalter la lumière au cœur du pigment. Devant un tableau, Anne de Staël fait surgir ses souvenirs, conséquence de l’émotion esthétique reçue. L’ouvrage est richement illustré, et la fille de l’artiste nous livre un texte à la fois poétique et personnel enrichi de lettres et d’écrits du peintre, nous permettant de redécouvrir l’ensemble de l’œuvre de Nicolas de Staël.
Nicolas de Staël, baron Nikolaï Vladimirovitch Staël von Holstein, né le 23 décembre 1913 (5 janvier 1914 dans le calendrier grégorien) à Saint-Pétersbourg et mort le 16 mars 1955 à Antibes, est un peintre français originaire de Russie, issu d'une branche cadette de la famille Staël von Holstein.
La carrière de Nicolas de Staël s'étend sur quinze ans, de 1940 à sa mort. Artiste prolifique, il peint durant ces années plus d'un millier de toiles aux influences diverses — Cézanne, Matisse, Van Gogh, Braque, Soutine et les fauves, mais aussi les maîtres néerlandais Rembrandt, Vermeer et Seghers.
Sa peinture est en constante évolution. Des couleurs sombres de ses débuts (Porte sans porte, 1946 ou Ressentiment, 1947), elle aboutit à l'exaltation de la couleur comme dans le Grand Nu orange (1953). Ses toiles se caractérisent par d'épaisses couches de peinture superposées et un important jeu de matières, passant des empâtements au couteau (Compositions, 1945-1949) à une peinture plus fluide (Agrigente, 1954, Chemin de fer au bord de la mer, soleil couchant,1955).
Refusant les étiquettes et les courants, tout comme Georges Braque qu'il admire, il travaille avec acharnement, détruisant autant d’œuvres qu'il en réalise. « Dans sa frénésie de peindre il côtoie sans cesse l'abîme, trouvant des accords que nul autre avant lui n'avait osé tenter. Peinture tendue, nerveuse, toujours sur le fil du rasoir, à l'image des dernières toiles de Vincent van Gogh qu'il rejoint dans le suicide. »
Nicolas de Staël meurt à 41 ans en se jetant de la terrasse de la maison où il avait son atelier à Antibes. Cette maison est classée monument historique en mars 2014 après une rénovation effectuée par Roman Rotges. Il est enterré au cimetière de Montrouge.
Par son style évolutif, qu'il a lui-même qualifié d'« évolution continue », il reste une énigme pour les historiens d'art qui le classent aussi bien dans la catégorie de l'École de Paris selon Lydia Harambourg, que dans les abstraits ayant inspiré les jeunes peintres à partir des années 1970, selon Marcelin Pleynet et Michel Ragon, ou encore dans la catégorie de l'art informel selon Jean-Luc Daval. De Staël a maintes fois créé la surprise notamment avec la série Les Footballeurs, entraînant derrière lui des artistes d'un nouveau mouvement d'abstraction, parmi lesquels Jean-Pierre Pincemin, et les artistes du néo-formalisme new-yorkais ou de l'expressionnisme abstrait de l'École de New-York, parmi lesquels se trouve notamment Joan Mitchell.