TITRE : Lettres persanes
AUTEUR(S) : Montesquieu
ÉDITEUR : Éditions Martinsart
COLLECTION : Des idées et des hommes
ANNÉE : 1987
FORMAT : 19 cm x 27 cm
NOMBRE DE TOMES : 1
NOMBRE DE PAGES : 364
ILLUSTRATIONS : oui, 10 illustrations couleurs hors texte de Dominique Duplantier
RELIURE : reliure éditeur velour avec titre auteur en caractères en creux sur les plats et le dos, tranche supérieure dorée, pages de garde couleurs, tranchefile
JAQUETTE : non
SIGNET : oui
RHODOÏD : non
ÉTAT : très bel état
PARTICULARITÉS : sur Vergé Édition de Forme Ronde fabriqué spécialement à cette occasion par Arjomari
THÈMES : livre illustré, littérature, philosophie, politique, religion
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1 – LETTRES PERSANES DE MONTESQUIEU
2 – DESCARTES DISCOURS DE LA MÉTHODE – MÉDIATIONS
3 – RABELAIS LA TRÈS MIRIFIQUE HISTOIRE
SUR LE LIVRE
Avec une présentation de Martine Blanc-Brisac.
SUR L’AUTEUR
Charles Louis de Secondat, baron de La Brède et de Montesquieu, dit Montesquieu, est un penseur politique, franc-maçon, précurseur de la sociologie, philosophe et écrivain français des Lumières, né le 18 janvier 1689 à La Brède (Guyenne, près de Bordeaux) et mort le 10 février 1755 (à 66 ans) à Paris.
Jeune homme passionné par les sciences et à l'aise avec l'esprit de la Régence, Montesquieu publie anonymement les Lettres persanes (1721), un roman épistolaire qui fait la satire amusée de la société française vue par des Persans et met en cause les différents systèmes politiques et sociaux, y compris le leur. Il voyage ensuite en Europe et séjourne plus d'un an en Angleterre où il observe la monarchie constitutionnelle et parlementaire qui a remplacé la monarchie autocratique. De retour dans son château de La Brède au sud de Bordeaux, il se consacre à ses grands ouvrages qui associent histoire et philosophie politique : Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence (1734) et De l'esprit des lois (1748) dans lequel il développe sa réflexion sur la répartition des fonctions de l'État entre ses différentes composantes, appelée postérieurement « principe de séparation des pouvoirs ».
Montesquieu, avec entre autres John Locke, est l'un des penseurs de l'organisation politique et sociale sur lesquels les sociétés modernes et politiquement libérales s'appuient. Ses conceptions – notamment en matière de séparation des pouvoirs – ont contribué à définir le principe des démocraties occidentales.
SUR LES LETTRES PERSANES
Contexte
"Mes lettres persanes apprirent à faire des romans en lettres " souligne Montesquieu, non sans fierté, dans ses pensées. Comme l'indique Jeanne et Michel Charpentier, si le roman épistolaire date du XVIIème siècle (Les Lettres portugaises de Guilleragnes , en 1669, en constituent le premier chef-d'œuvre), l'originalité de Montesquieu se manifeste par le foisonnement des idées et dans l'entrecroisement des lettres.
Les lettres persanes (1721) susciteront l'intérêt au siècle des Lumières, pour cette forme de roman. En France, Rousseau publiera La Nouvelle Héloïse (1761) et Laclos, les Liaisons dangereuses (1782)
La forme épistolaire permet à Montesquieu, membre du parlement et de l'Académie des Sciences de Bordeaux, d'aborder des sujets philosophiques, politiques et religieux, ce qu'il n'aurait pu faire dans un roman traditionnel.
Résumé des Lettres persanes
Deux seigneurs persans (Usbek et Rica) entreprennent un voyage d'étude en France. Ils quittent tous d'eux Ispahan, leur ville natale, le 14 mars 1711. Ces deux voyageurs ont des personnalités et des démarches différentes. Usbek, très attaché à sa patrie est un grand seigneur "éclairé". Rica, son compagnon de voyage a une jeunesse, une gaieté et un sens aigu de l'observation qui le portent à rire et à faire rire. Usbek, souhaite venir en occident, à la fois pour échapper aux représailles qui le menacent dans une cour corrompue, où sa franchise lui a valu plusieurs ennemis et aussi avec le désir d'effectuer un voyage d'étude. Usbek quitte presque à regret un sérail de cinq épouses larmoyantes, qu'il confie à plusieurs eunuques despotes. Rica, lui, est libre de toute attache et vient en France avec le souhait de côtoyer les salons, les beaux esprits et les jolies femmes.
Les deux voyageurs traversent la Perse, la Turquie et l'Italie et commencent une correspondance polyphonique avec leurs compatriotes restés à Ispahan. Ils arrivent à Paris en mai 1712. Leur absence de préjugés et leur esprit vif et ingénu leur valent de s'intéresser à la pratique politique, à l'étrangeté des mœurs, et aux traditions religieuses... Ils en soulignent tous les ridicules. Leur esprit impertinent les conduit à en critiquer tous les travers. Leur plume acerbe met en cause les fondements même de notre société.
Pendant ces huit années qu'ils vont passer en Occident, les deux seigneurs persans échangent 161 lettres avec un nombre important (vingt-cinq) de correspondants, ce qui leur permet d'aborder tous les grands sujets de leur époque.
Usbek traite de domaines touchant à la politique, la morale, la religion, l'économie ou la sociologie. C'est ainsi qu'avec le mollak Méhémet Ali, il évoque le pur et l'impur; avec Roxane, la première épouse de son sérail, il compare les mœurs des femmes en Orient et en Occident. Avec Rhédi, il dialogue sur la culture et les arts, tandis qu'avec Mirza, il évoque les sources du bonheur.... ils reçoivent également des nouvelles de leur pays; Au travers de ces échanges, l'occident et l'Orient se mesurent.
Puis, Usbek et Rica empruntent des chemins différents, ce qui les amène à établir une correspondance entre eux. Ces échanges permettent de mesurer la différence entre ces deux voyageurs. Là où Rica fait preuve d'une ironie et d'un humour décapant, Ubsek préfère, lui, capter la sagesse, là où il la trouve.
Leur chronique française permet de couvrir les dernières années du règne de Louis XIV et la régence.
Les quinze dernières lettres (147 à 161) relatent la tragédie du sérail d'Usbek durant la période de 1717 à 1720. Nous pouvons y lire différentes versions de ce drame qui couve : celle des femmes, celle des eunuques et celle des serviteurs. On y apprend que Zélis s'est dévoilée à la Mosquée, que Zachi couche avec une de ses esclaves, qu'un jeune garçon a été trouvé dans le jardin du sérail et que Roxane, l'épouse préférée a été "surprise dans les bras d'un jeune homme". De Paris, Usbek essaye de régler les conflits et de rétablir l'ordre. En vain, Roxane avant de s'empoisonner, crie sa haine de Usbek et revendique son droit à la liberté. " La mise en scène épistolaire du suicide héroïque de Roxane, coup de théâtre ultime, transforme en tragédie un roman jusque-là essentiellement satirique et philosophique."
Lili Bart
Source : http://www.alalettre.com
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16/01/2015